Quand nous parlons de "justice", nous pensons d'abord aux juges qui siègent dans les tribunaux, c'est-à-dire à la justice au sens d'institution judiciaire, appuyée sur la police, et qui prononce les peines en appliquant la loi, dont les palais de justice incarnent l'une des fonctions de l'État. Même si nous savons que cette justice n'est pas infaillible…
Le mot "justice" éveille aussi bien sûr en nous des résonances plus profondes : la justice n'est-elle pas un bien dont le besoin nous est aussi nécessaire que l'air ou la nourriture ? Chacun ne ressent-il pas dès l'enfance que l'injustice lui est insupportable, quand lui-même, ou d'autres, s'estiment privés de ce qui leur revient ?
En rêvant parfois à des figures de justicier, nous ne cessons au fond de désirer que la justice règne sur le monde, comme une force suprême qui triompherait toujours. Mais si l'on cesse de rêver à des héros, incarnations de la vertu morale de justice, quelle puissance humaine pourrait-elle réellement assumer ce défi de rendre à chacun ce qui lui est dû, et de redresser tous les torts ?
Pourtant l'État n'est-il pas l'autorité souveraine à la source de la loi commune, dotée de toute la puissance pour faire appliquer cette loi ? Au-delà de la seule institution judiciaire qui n'en constitue qu'une partie, n'est-ce pas l'État qui organise et représente la vie d'un peuple ?
Revient-il à l'État de faire régner la justice ?
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